Comment un projet agroforestier transforme la vie des communautés rurales à Missira ?
Dans la paisible commune rurale de Missira, située au cœur de la préfecture de Koubia, le Projet “Appui au renforcement de la production agroforestière et maraichère pour la protection et à la valorisation des terroirs villageois” a vu jour.
Ce projet, financé par le Programme Microfinancement PMF/FEM/PNUD et mis en œuvre par l’ONG Protection Environnement Développement, dans les districts de Nyla et Koudjea, visait à promouvoir la préservation de l’environnement et le développement durable dans une région où ces défis sont importants.
La mise en œuvre du projet a été marquée par de nombreux défis. Identifier les bénéficiaires appropriés s’est révélé complexe, nécessitant une étude de faisabilité impliquant les autorités locales. La contribution des ONG et des bénéficiaires, en nature, a permis de surmonter les défis financiers initiaux. Par ailleurs, le faible niveau d’organisation des producteurs et leur maîtrise limitée des techniques agroforestières et maraîchères ont nécessité des interventions ciblées.
Pour y remédier, des groupements à caractère coopératif ont été créés, et des sessions de formation ont permis aux producteurs d’acquérir des compétences essentielles. Ces efforts ont contribué à transformer les défis en opportunités de croissance et de résilience.
Le projet a rapidement commencé à porter ses fruits, au sens propre comme au figuré. Grâce aux semences maraîchères fournies (gombo, piment, aubergine, oignon, etc.), les bénéficiaires ont pu récolter des produits qu’ils ont vendus pour générer des revenus. L’installation de puits maraîchers a résolu le problème crucial de l’approvisionnement en eau, surtout pendant les périodes de sécheresse.
Alhassane Diallo, un habitant de Nyla, raconte :
« Ce projet a transformé nos vies. Nous avons maintenant accès à de l’eau pour arroser nos cultures et des formations qui nous ont appris à entretenir nos plantations. La communauté apprécie beaucoup ces réalisations. »
Parmi les autres succès notables, 500 plants fruitiers de qualité ont été plantés dans les tapades, enrichissant les sols et diversifiant les sources de revenus. Les haies vives autour des tapades ont commencé à remplacer les clôtures en haies mortes, réduisant ainsi la coupe abusive de bois.
Les résultats du projet dépassent largement les attentes initiales. Les formations ont favorisé un changement des comportements envers l’utilisation des ressources naturelles. En parallèle, les puits maraîchers ne servent pas seulement pour les cultures, mais aussi pour fournir de l’eau potable aux villages environnants.
Le projet a également renforcé les liens communautaires. « Nous avons constaté une solidarité accrue entre les membres des groupements grâce à la vie associative. Les villages voisins veulent maintenant adhérer à nos groupements, témoignant de l’impact positif du projet », confie Alhassane Diallo.
Ce projet illustre l’importance de l’implication des autorités locales, des sages et des organisations socio-professionnelles. Il met également en lumière la valeur du savoir-faire paysan, un élément clé dans la réussite de telles initiatives.
Face aux résultats impressionnants obtenus, les bénéficiaires et la communauté appellent à une seconde phase du projet, afin de consolider les acquis et d’étendre les bénéfices à d’autres villages.
Bakary Cissoko, Spécialiste Communication pour le Développement et Reporting, Programme Environnement, PNUD-Guinée
Adresse email: peged.pnud.guinee@gmail.com