La Guinée dispose d’une façade maritime de plus de 300 km et un plateau continental parmi les plus vastes de l’Afrique de l’Ouest ; s’étendant jusqu’à 80 milles marins des côtes. La densité du réseau hydrographique national avec environ 1.161 cours d’eau comprenant 23 bassins fluviaux dont 14 internationaux, offre à la Guinée d’immenses possibilités. Ce qui lui vaut l’appellation « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ».
Le pays dispose de grandes superficies de terres où le contrôle de l’eau est possible et propices au développement de la pisciculture. Ces superficies sont évaluées à 520 000 ha, dont 140 000 ha de mangrove et arrière-mangrove, 200 000 ha de plaines alluviales fluviales et 180 000 ha de bas-fonds.
Cette générosité de la nature envers la Guinée, a inspiré l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANAG) qui a initié le « Projet d’Appui au Développement de l’Aquaculture en Haute et en Moyenne Guinée » sur financement conjoint du Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD, du Japon et de la Russie.
La baisse des captures maritimes, les mauvaises pratiques au niveau de la pêche continentale, la croissance démographique ainsi que de la dégradation de l’environnement, font de la pisciculture, l’alternative la plus importante pour la satisfaction durable de la demande des populations en poisson qui fournit 40% des protéines animales consommées en Guinée.
Mise en œuvre dans les préfectures de Kankan, Mandiana, Siguiri, Mamou, Dalaba, Pita et Labé le « Projet d’Appui au Développement de l’Aquaculture en Haute et en Moyenne Guinée » vise à accompagner la Guinée dans ses efforts à exploiter le potentiel halieutique, pour en faire un secteur porteur de croissance et créateur de richesses. Le développement de la pisciculture, contribue à la croissance économique, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, à la création d’emplois et au développement durable dans les régions de la Haute et de la Moyenne Guinée.
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet, plusieurs actions ont été réalisées dans les zones concernées. Il s’agit notamment de : (i) l’identification et l’aménagement des sites piscicoles, (ii) la mise en place des comités de gestion, (iii) des sessions de sensibilisation sur le reboisement et lutte contre les braconniers, (iv) des acquisitions d’équipements divers en lien avec la réussite de la pisciculture, (v) le renforcement des capacités de 125 acteurs de la filière dont 14 femmes, des services techniques déconcentrés, des élus locaux, des secrétaires généraux des communes et les acteurs privés.
Filière importante de l’aquaculture, la pisciculture telle que prévue par le projet a plusieurs avantages : quand elle est contrôlée, elle peut permettre de limiter l’exploitation de certaines espèces de poissons menacées par la surpêche. Elle permet de répondre à la demande croissante de poissons comme source de protéines en protégeant la biodiversité par la réduction des activités de pêche sur les stocks sauvages dans leurs écosystèmes.
La filière piscicole augmente également le nombre d’emplois possibles sur le marché, car elle crée des possibilités d’emploi en raison de la main-d’œuvre nécessaire pour entretenir les étangs et récolter les organismes élevés. L’activité permet de stimuler la croissance économique, par conséquent contribue à la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Elle permet également aux pêcheurs de gagner du temps, car ils n’ont pas à passer leurs journées à la pêche en mer. Cela leur laisse du temps libre pour exercer d’autres activités alternatives à caractère économique. Cette augmentation de l’esprit d’entreprise offre davantage de possibilités d’embauche et d’emplois.