La zone côtière guinéenne, longue d’environ 300 km, subit de plein fouet les effets du changement climatique. Ces conséquences se manifestent par des perturbations du régime pluviométrique, une augmentation de la température de l’air et de la mer ainsi qu’une élévation accélérée du niveau de la mer, qui occasionnent des tempêtes plus fréquentes et amplifient l’érosion côtière, la submersion des terres et la destruction des infrastructures côtières.
Dans le but d’améliorer la résilience et l’adaptation des communautés vulnérables vivant le long des côtes, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a appuyé le Gouvernement pour la réalisation d’une étude de vulnérabilité et d’adaptation au changement climatique en zone côtière.
L’atelier de démarrage de l’étude a eu lieu le 06 novembre 2019 à Conakry sous la présidence du Ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, en présence du Représentant du PNUD, de son adjoint, des cadres des ministères de l’Environnement, Eaux et Forêts, de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche, de l’Hydraulique, des Mines, etc., des représentants des Organisations Internationales, des centres de recherches scientifiques, des institutions républicaines de la société civile et des médias, ainsi que de l’ambassadeur du Royaume Uni et du représentant de l’Union européenne.
Dans son allocution, le Représentant du PNUD a noté que le défi posé par le changement climatique en ce 21ème siècle pousse son institution à « en faire une de ses priorités opérationnelles en cherchant à mettre ensemble les différents acteurs pour aider les populations à s’adapter aux impacts négatifs [de ce] changement climatique et à assurer une gestion intégrée de la zone côtière. » Poursuivant, Luc Grégoire a indiqué que « cet important projet constitue l’une des réponses aux préoccupations des populations côtières pour faire face [à ce] phénomène. » Il a en outre réitéré la disponibilité de son institution « à accompagner le Gouvernement dans tous ses efforts de lutte contre le changement climatique pour la réalisation du bien-être des populations guinéennes et l’instauration d’une économie verte et résiliente. »
Le Ministre de l’Environnement a pour sa part indiqué que « la Guinée est confrontée à une aggravation des facteurs de dégradation de ses ressources naturelles », notant que « la forte pression démographique et le flux d’activités économiques qui se développent [sur le littoral guinéen] ont entraîné [cette] dégradation ». A titre d’exemple, Oyé Guilavogui a noté que « l’écosystème de mangrove couvrait 250 000 ha en 1990 contre 231 000 ha en 2015. (…) Cette pression a des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et sur le niveau de vie des populations dépendantes des ressources naturelles, touchant les personnes les plus démunies et les plus vulnérables. »
Le Ministre a particulièrement salué la tenue de cet atelier en prélude à l’analyse de vulnérabilité et d’adaptation au changement climatique en zone côtière, car « au nombre des solutions à envisager pour maîtriser ces facteurs de dégradation, figurent en bonne place la relecture de [la zone du littoral] à travers des études approfondies. » En effet, « cet atelier permet de réunir les acteurs principaux en vue de discuter de la meilleure approche du développement, de l’approfondissement et de la mise en œuvre de stratégie répondant à la Politique Nationale de l’Environnement, en adéquation avec les autres politiques sectorielles de développement. »
A la suite de la cérémonie, les travaux de l’atelier ont débuté par la présentation de la note conceptuelle du projet par le chargé du Programme Environnement et Gestion Durable du Capital Naturel (PEGED-CN) du PNUD, Mamadou Ciré Camara. Il a abordé l’état actuel de la zone côtière, ses contraintes et principales barrières, ainsi que les mesures pouvant aboutir à la résilience face à l’élévation du niveau de la mer et aux autres conséquences du changement climatique.
La réalisation de l’étude a été confiée au groupement international ACTERRA-IHE dont le chef de mission Yadh Labane a présenté la mission, l’équipe du projet et son calendrier de réalisation. Il a également exposé sur l’approche méthodologique, plus précisément son contexte, ses objectifs et sa mise en œuvre. Par la suite, l’expert national et chef de mission adjoint, Pr Selly Camara, a précisé les spécificités de l’étude en détaillant son contexte de mise en œuvre.
L’atelier de lancement de l’étude de vulnérabilité et d’adaptation au changement climatique de la zone côtière aura permis de partager avec l’ensemble des acteurs l’approche méthodologique proposée par les consultants, les outils de collecte et de traitement des données ainsi que le planning. Des discussions riches ont permis aux participants d’évoquer leurs préoccupations avant d’adopter à l’unanimité la note méthodologique proposée par le bureau d’étude.