Pêche des mares: l’initiative conjointe Japon-Gouvernement-PNUD contribue à la sécurité alimentaire et la promotion de la biodiversité en Haute Guinée

PEGED CN
6 min readJul 5, 2021

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(Droite vers la Gauche) Sadou Keita Gouverneur , Amara Lamine Soumah Préfet et Mamadou Ciré Camara Chargé de Programme Environnement PNUD ©René K. IFONO / PNUD GUINEE

La composante Haute Guinée du « Projet d’Appui au Développement de l’Aquaculture en Haute Guinée, PADAHG » entre dans sa phase terminale ce mercredi, 30 juin 2021, avec la clôture à Kankan de la pêche des mares, en présence du gouverneur de région Sadou Keita, du préfet Amara Lamine Soumah, des directeurs régional et préfectoral des pêches, du chargé de programme environnement et développement durable du PNUD ( ONU Développement), Mamadou Ciré Camara accompagné du spécialiste en suivi évaluation, Sylvain Ki et d’autres experts du PNUD et cadres de l’administration publique.

Financé à hauteur de trois millions cent trente-cinq mille dollars US (3.135.725$ exactement) par la Russie en Moyenne Guinée et le Japon en Haute Guinée, avec le concours PNUD, et une contribution du Gouvernement Guinéen pour une durée de trois (3) ans, ce projet est initié par le Ministère des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime à travers la l’Agence nationale de l’aquaculture de Guinée (ANAG). Il vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par le développement de la pisciculture dans les zones rurales en Haute et Moyenne Guinée.

La cérémonie de clôture des pêches en Haute Guinée, s’est déroulée dans la commune rurale de Karifamoriah (8km du centre-ville de Kankan), où le projet PADAHMG a aménagé et empoissonné 3 étangs d’alevinage et 2 étangs de grossissement sur le site du groupement féminin Sacko (25 femmes).

« Au début, cette nappe d’eau ne servait qu’à arroser notre domaine maraîcher. Un jour, le directeur régional des pêches M. Toupou et les experts du PNUD sont venus nous dire que cette nappe d’eau pouvait nous rapporter beaucoup plus en diversifiant nos activités, notamment en développant la riziculture et la pisciculture. C’est en suivant ses conseils et en bénéficiant d’un excellent encadrement de la part de ceux qui nous accompagnent et des donateurs que nous avons abouti à ce merveilleux résultat. Aujourd’hui, avoir du poisson sans aller au marché, est une bénédiction. Nous en avons suffisamment pour manger et revendre. En seulement deux activités de pêche nous sommes à près de 20 millions de francs guinéens encaissés » témoigne Diaraba Traoré, Présidente du groupement féminin Sacko dans son allocution de bienvenue.

Diaraba Traoré, Présidente du Groupement Sacko et Mamadou Ciré Camara Chargé PEDD PNUD

La composante Haute Guinée du projet a été cofinancée à hauteur d’un millions cent quinze mille six cent soixante-trois dollars US (1.115.663$) par le Japon (1.000.000$) et le concours du PNUD (115.663$), pour une durée initiale d’un an mais qui s’est étendue à 2 ans. La coopération japonaise appuie le développement de la pisciculture dans cette région à travers la restauration et l’aménagement de ces mares et étangs communautaires. Cet appui s’est développé pour être un levier catalytique dans la mobilisation d’autres ressources additionnelles à travers le TFD (Fonds Russes) en faveur de la composante Moyenne Guinée.

En Haute Guinée, le projet a permis la restauration, la réhabilitation et l’aménagement de 17 mares communautaires et 3 sites de production d’alevins, empoissonnés avec 10 425 alevins ainsi que l’organisation, la formation et la structuration des communautés bénéficiaires et le renforcement des capacités technique et opérationnelle de l’ANAG. La campagne de pêche de 2020 et 2021 a donné une production de 52 667, 91 kg de poissons pêchés soit 52 667 tonnes avec une moyenne de 2 393, 99 kg par site, dans 15 mares communautaires contre une production cumulée totale de 6.206 kg en 2019, avant l’intervention du projet. Les activités de pêches communautaires ont connu la participation de 7 276 pêcheurs, soit 5 094 femmes. En outre, 550 femmes sont engagées dans la commercialisation du poisson produit, 2020 kg de poissons sont vendus sur le marché et 2126 femmes pratiquent les techniques de traitement de poisson, notamment le fumage.

Présidant cette cérémonie de clôture des pêches, le gouverneur de la région de Kankan, Sadou Keita a salué « la synergie d’actions entre le Japon et le PNUD pour accompagner cette initiative présidentielle avant de s’engager à impliquer les autorités régionale à tous les niveau pour assurer la durabilité à long terme du projet».

Sadou Keita, Gouverneur de la région de Kankan

Les communautés ont bien remarqué l’amélioration de la productivité des mares communautaires et mieux, certaines exploitations familiales ont cherché à répliquer les actions dans leurs domaines fonciers, notamment dans les plaines et les bas-fonds. C’est ainsi que les agents vulgarisateurs du projet ont appuyé la construction et le développement de plus 45 étangs privés supplémentaires dans la zone du projet.

S’exprimant au nom du Représentant résident du PNUD, Mamadou Ciré Camara, chargé de Programme Environnement et Développement Durable a relevé qu’« au-delà des aspects économiques et de sécurité alimentaire, la relance des mares contribue à faire revivre la culture en Haute Guinée. Grâce au projet, la pêche des mares a repris cette année avec un grand engouement ce qui apporte l’apaisement social. Également, cette reprise a créé l’effet boule de neige dans la région, où d’autres exploitants sont entrain de reproduire les mêmes activités qui contribuent au développement de la pisciculture familiale. Les engagements de la Guinée lié à l’adaptation climatiques sont claires : adapter le mode de vie des communautés aux effets du changement climatique ».

Mamadou Ciré Camara, Chargé de Programme Environnement PNUD

Parallèlement à cette initiative familiale, des acteurs individuels ont également intégré la pisciculture dans leur système de production ; certains se sont orientés vers les étangs hors-sols, d’autres vers la production et la distribution d’alevins. Ainsi, à travers ce projet qui visait essentiellement le développement de la pisciculture dans les mares communautaires, il y a eu l’émergence de deux nouvelles catégories de pisciculteurs en Haute Guinée : la pisciculture familiale et la pisciculture privée.

La pratique de la pisciculture permet de reconstituer la nappe phréatique et la flore des têtes de sources; de résoudre la pression anthropique sur la destruction de la flore et la faune sauvage par des chasseurs en quête de protéines animales. Elle contribue également à promouvoir la biodiversité à travers le repeuplement des cours d’eau en ressources halieutiques.

René K. Ifono

Expert en communication pour développement

Programme Environnement PNUD

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Le Programme Environnement et Gestion Durable du Capital Naturel (PEGED-CN) est une composante du Programme des Nations Unies pour le Développement en Guinée.

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