Projet BIOGAZ: près de 1 600 biodigesteurs installés dans 135 communes rurales de la Guinée
En Guinée, 100 % des ménages ruraux ont exclusivement recours à du bois de chauffe et 20 % des ménages en milieu urbain, selon les données disponibles pour l’année 2012. Ce recours massif à la biomasse contribue à la diminution rapide des ressources forestières du pays, favorisant la déforestation et les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Pays signataire des trois Conventions du Sommet de la Terre, en 1992 à Rio au Brésil, la Guinée à travers le Ministère de l’Environnement des Eaux et Forets a envisagé une solution peu couteuse alternative au bois énergie.
Avec l’appui technique et financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (ONU Développement), le projet BIOGAZ intitulé « création d’un marché à des fins de développement et d’utilisation de ressources de biogaz en Guinée » a démarré en avril 2016.
Le projet touche 135 communes rurales reparties dans les 28 préfectures du pays. Dans sa phase opérationnelle, le projet a installé 1 585 biodigesteurs domestiques 2 biodigesteurs semi-industriels ; ce qui contribue à obtenir 17 976 tonnes équivalent carbone directes (teqCO2) d’émissions réduites et un total de 52 509 Méga watt heure thermie (MWhTh) généré.
En plus, 222 maçons ont été formés et professionnalisés en construction de digesteurs, 12 entreprises fonctionnelles au sein de la filière biogaz créées et agréées, plusieurs animateurs formés et déployés auprès des communautés pour faire connaitre et adopter la technologie du biogaz. Les revenus et conditions de vie d’environ 8550 personnes dans les zones rurales ont été améliorés grâce à l’utilisation de biogaz et d’effluents.
Dans les zones d’intervention du projet, les biodigesteurs ont permis de dynamiser l’économie locale à travers l’amélioration des revenus des ménages grâce à la diversité des activités qu’ils offrent, notamment : la vente des engrais biologiques et la réduction de l’achat des engrais chimiques ; des économies générées sur l’achat de fagots de bois, de charbon et de pile comme source d’énergie ; l’augmentation du rendement des champs et une plus grande production, la diversification et l’intensification de l’élevage ainsi que l’introduction de la pisciculture. A cela s’ajoute le développement d’une chaine de fournisseurs locaux de matériels et intrants pour tout ce qui entre dans la construction et l’installation des biodigesteurs.
René K. Ifono
Expert en communication pour le développement
Programme Environnement PNUD Guinée