Dans le cadre de ses efforts pour préserver l’environnement et encourager le développement durable, l’association Jeune Aide Jeune (JAJ), avec le soutien du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) via le PMF/FEM/PNUD, a réalisé un projet dans le District de Gomboyah, commune urbaine de Télimélé. Ce projet, intitulé « Réhabilitation et gestion durable des écosystèmes de l’aire patrimoniale communautaire (APAC) de Boundougalle », vise à restaurer les écosystèmes locaux tout en impliquant activement les communautés dans la mise en oeuvre.
Le Doyen du village explique l’historique de cette APAC en ces termes :
“Ce site a une valeur sacrée pour les communautés locales. C’est un lieu de bénédictions et de sacrifices, où les fils du village viennent exprimer leurs souhaits et demander leur réalisation.
Aujourd’hui, tout le monde ne vit plus ici en raison de la croissance démographique, mais ceux qui habitent ailleurs reviennent faire des sacrifices lorsqu’ils rencontrent des difficultés, dans l’espoir de voir leurs vœux exaucés. Par exemple, les forgerons viennent ici pour forger leur premier outil, car cela est censé assurer l’efficacité de leur travail.
Les gardiens de l’APAC (Aire du Patrimoine Autochtone et Communautaire) sont respectés et très considérés. C’est l’un d’eux qui s’occupe de la finition des toitures pour tous les bâtiments construits dans la localité.
Cependant, nous constatons que le niveau d’eau a diminué. Là où nous sommes assis, l’eau arrivait autrefois jusqu’ici. Mais aujourd’hui, en raison de la chaleur intense et de la sécheresse, les cours d’eau s’assèchent rapidement. Depuis notre naissance, nous n’avions jamais vu l’eau descendre aussi bas.
Nous vous assurons que nous ferons tout notre possible pour prendre soin de cette APAC et préserver ce patrimoine. Nous vous remercions sincèrement pour votre soutien”
Un Début Prometteur avec une forte Implication locale
Dès le départ, l’ONG a misé sur la communication et la sensibilisation des acteurs locaux. Des réunions ont été organisées pour expliquer le projet aux autorités et aux bénéficiaires, et ainsi s’assurer que tout le monde soit bien informé sur ses objectifs. Ces rencontres ont également permis de renforcer les capacités des bénéficiaires, afin de garantir la pérennité du projet.
Une autre étape importante a été la formation des apiculteurs locaux. Pendant trois jours, des experts ont enseigné aux membres de trois groupements les techniques d’installation des ruches et de récolte du miel. À la clé, chaque groupement a reçu 20 ruches et tout le matériel nécessaire pour démarrer l’activité.
Une des grandes priorités du projet a été la préservation de la forêt de Gomboya. Grâce à un diagnostic environnemental mené en collaboration avec les autorités locales, les communautés ont pu comprendre l’importance de protéger cet écosystème. Un forum communautaire a été organisé pour partager les résultats de ce diagnostic, et il a permis de prendre des décisions importantes concernant la délimitation de la forêt. Cela a aussi été l’occasion de découvrir une grande richesse en biodiversité : 25 espèces animales et 135 espèces végétales de la forêt de Boundougalle.
Visibilité et Sensibilisation
Pour s’assurer que le projet reste visible et qu’il continue de toucher un large public, des actions de sensibilisation ont été menées dans toute la région. Des spots radio, des campagnes de sensibilisation et des supports de communication comme des T-shirts et des banderoles ont été utilisés pour attirer l’attention sur les enjeux du projet.
La sensibilisation a été facilitée par les effets du changement climatique ayant occasionnés le tarrrissement des cours d’eau de la zone qui n’avaient pas taris depuis plus d’un demi-siècle. De plus la chaleur accablante ressenti ont prouvé aux communautés même sans aucune donnée technique ou scientifique que le climat a changé.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, plusieurs résultats on été atteints ayant eu un impact tangible sur la communauté, non seulement sur le plan environnemental, mais aussi sur l’amélioration des conditions de vie des habitants notamment :
· 205 bénéficiaires ont été informés des objectifs et de l’importance du projet.
- Des ruches kenyanes et du matériel apicole ont été remis aux apiculteurs pour améliorer leur activité.
- 5 hectares de forêt ont été plantés (5555 plants) et cartographiés et 77 bornes ont été installées pour délimiter la zone protégée.
- Un forum communautaire a permis de renforcer la prise de conscience sur l’importance de la biodiversité locale et la gestion durable des ressources naturelles.
Ce projet est une belle démonstration de ce que l’on peut accomplir quand les communautés locales, les autorités et les partenaires comme Jeune Aide Jeune (JAJ) travaillent main dans la main pour la préservation de l’environnement.
Bakary Cissoko, Spécialiste Communication pour le Développement et Reporting, Programme Environnement, PNUD-Guinée
peged.pnud.guinee@gmail.com